mercredi 10 avril 2013

Novembre 1999, Lisbonne, publication d'Une semaine dans une autre ville, Journal parisien de João César Monteiro


Très peu de temps après que João César Monteiro eut terminé la rédaction de Uma Semana Noutra Cidade - Diário Parisiense * (septembre 1999), ce livre fut rapidement publié le mois suivant, en novembre, à Lisbonne, par la maison d'édition de son ami Vítor Silva Tavares, les éditions & etc. Voici en quels termes Monteiro parlait de ce livre lors d'un entretien qu'il avait accordé aux Cahiers du Cinéma (n°541, novembre 1999, avec Emmanuel Burdeau) à l'occasion de la sortie des Noces de Dieu :

Cette année, j'ai pris une semaine de vacances à Paris, où j'ai écrit une sorte de journal, des épîtres. Ce livre, qui s'appelle Journal parisien, va sortir au Portugal d'ici une quinzaine de jours. Je suis très excité à l'idée de sa parution, plus que pour le film [Les Noces de Dieu].
Vous n'êtes pas préoccupé pour la carrière des Noces de Dieu?
Pas du tout. Je préfèrerais qu'il ait du succès, mais cela n'est pas vital. Évidemment, si le film ne marche pas du tout, je serai dans une position délicate. Mais j'insiste : ce n'est pas vital. C'est normal qu'il y ait dans la vie des êtres humains des réussites et des échecs.
Et pour le livre?
Il s'agit d'une édition presque confidentielle (Edições Culturais do Subterrâneo). L'éditeur, un ami, est le seul qui accompagne la fabrication du début jusqu'à la fin. Le voir travailler me donne beaucoup de plaisir. C'est la sortie de l'objet que j'attends. Pour le reste, la seule garantie que je puisse donner, c'est que c'est un livre très bien écrit. Ce livre porte sur la genèse d'un projet, La philosophie dans le boudoir.
— … qui sera votre prochain film?
Je vais d'abord tourner Blanche-Neige, d'après Robert Walser, avec une fille dans le rôle principal. Nous allons tourner quatre semaines au mois de janvier, avec un seul décor, un jardin botanique, et aucun accessoire, sauf un couteau.
Paulo Branco en sera le producteur?
Je n'envisage pas de travailler avec quelqu'un d'autre, malgré tous les défauts de Monsieur Branco, et malgré tous mes défauts évidemment. C'est le seul producteur intéressant que je connaisse.
Qu'est-ce qui vous pousse à adapter Sade?
La crainte de déraper dans quelque chose d'assez vulgaire. C'est une expérience très risquée, donc très enthousiasmante.
Qu'est ce qui est vulgaire pour vous, au cinéma?
Pratiquement tout ce qu'on fait aujourd'hui. La plupart du cinéma est fait par des écervelés, des gens qui n'ont rien dans la tête. Et ça se voit.


* Une semaine dans une autre ville, Journal parisien & autres textes, La Barque, 2012.